La morphologie du labrador: à la recherche du bon compromis.
... Il est avéré d’après les témoignages que les moins lourds des chiens terre-neuviens étaient chasseurs et rapporteurs plus que chiens de trait. La sélection a ensuite travaillé le cheptel du labrador pour parfaire un modèle conjuguant agilité, puissance et résistance, tout au service de cette fonction cynégétique de rapporteur.
Dans leur ouvrage précité, Dink, Mayhew et Hutchinson évoquent en 1873 l’utilité de ce compromis : « les grands retrievers sont moins habiles à prendre les proies en gueule que les petits; les chiens très lourds ne sont pas désirables car ils se fatiguent vite. Un certain médium est cependant nécessaire, car ils doivent avoir la force nécessaire pour transporter aisément, à travers un fourré, un lièvre qui se balance dans leur gueule, et sauter une clôture avec lui. Ils doivent courir en silence. Et ils doivent avoir le poil épais – ce qui ne veut pas dire long – sans quoi on ne peut s'attendre à ce qu'ils se jettent à travers un couvert dense ou qu'ils plongent dans l'eau après un canard ou une bécassine quand le thermomètre est proche de zéro. »
La morphologie de la race découle ainsi de cette obligation de concentrer force, rapidité et agilité dans un format moyen. Un Labrador ne peut être sec ni arborer une spectaculaire pureté de lignes, mais pour autant il ne doit pas présenter une lourdeur incompatible avec sa tâche originelle. Il ne lui est pas demandé d’arpenter les plaines au grand galop, mais de ratisser méthodiquement le terrain en se jouant de tous les obstacles, et de progresser vigoureusement en eau froide dès que nécessaire...
(Extrait de la fiche SCC de la race)